Naviguer à l’énergie solaire devient possible.
D’après l’édition du soir de « Ouest-France » du 21/09/2016.La navigatrice aventurière Anne Quéméré partira en 2017 à bord de son embarcation propulsée uniquement à l’électricité solaire.
Objectif : le passage du Nord-Ouest.
La navigatrice Anne Quéméré prépare une nouvelle traversée pour 2017 : elle compte franchir le mythique passage du Nord-Ouest, qui relie le Pacifique à l’Atlantique à travers les îles arctiques du grand Nord Canadien. D’autres marins avant elle l’ont tenté. La Quimpéroise, elle, a imaginé une traversée « qui aurait du sens : le faire à bord d’un bateau qui utilise une énergie renouvelable, cela signifie quelque chose pour moi ».
De sa précédente aventure qui l’avait menée dans les eaux du Pacifique en kiteboat, elle a gardé la coque de son bateau. De quoi économiser sur le budget. Douze mètres de composite, qui font l’objet de cogitations en tous genres au chantier Marée haute de Trégunc.
Le challenge est simple et compliqué à la fois. Il s’agit pour Anne Quéméré et son équipe de réussir à positionner un maximum de panneaux solaires sur l’embarcation. Autant dire que chaque centimètre carré compte. « Plus j’ai de surface, mieux c’est »,confirme celle qui espère pouvoir embarquer 12 à 13 mètres carrés de panneaux solaires.
Le solaire suisse
Pour ce nouveau périple, elle s’est aussi adjoint les services du Centre suisse d’électronique et de microtechnique (Cesm) qui a déjà travaillé sur Solar impulse, l’avion solaire de Bertrand Piccard qui fait le tour du monde. La motorisation est quant à elle fournie par Torqueedo, une société allemande, leader sur le marché des moteurs de bateaux électriques. Même si elle ne les voit pas souvent ensemble, Anne Quéméré a le sentiment de « travailler en équipe » et ça lui plaît.
Dans le hangar de Trégunc, Serge Calvez, le patron du chantier Marée haute et son équipe s’affairent autour de la coque. Ensemble, ils réfléchissent à la façon d’optimiser ce bateau. « Ici, c’est un peu comme une rénovation de maison. Il faut s’adapter par rapport à ce qu’on a déjà », estime Anne Quéméré. Serge Calvez, en spécialiste des voiliers de série, participe avec plaisir à ce chantier, si semblable et si différent à ce qu’il fait d’habitude. « On est des fous de faire ça ! » sourit-il.
Le timing est serré. Le bateau aurait déjà dû être sur l’eau pour des essais. Mais… le moteur est arrivé avec un peu de retard. À cette heure, la navigatrice a opté pour un moteur 5 CV électrique pour affronter les glaces et autres bancs de sable mouvants du grand Nord. « Mais tout ça peut changer ou être affiné. Le tout, c’est de savoir combien je consomme avec. »
De la tactique
L’électricité, obtenue grâce à la seule énergie solaire, sera son seul moyen d’avancer dans des eaux plutôt hostiles. « Ce passage, ce sera de la navigation, mais pas seulement. Beaucoup de tactique. »Chaque jour, et plusieurs fois dans la journée, Anne Quéméré devra faire les meilleurs choix pour optimiser sa consommation d’énergie. À bord, une batterie permettra de stocker l’électricité produite. Mais, c’est sans compter les facéties du soleil polaire.
Anne Quéméré espère prendre le départ de sa nouvelle aventure en juillet 2017. 3 500 kilomètres entre les îles arctiques du Canada, en autonomie totale.
RENÉE-LAURE EUZEN.. http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/832/reader/reader.html?utm_source=neolane_ofeds_newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=lienarticle&utm_content=20160922#!preferred/1/package/832/pub/833/page/11
De Catherine G.
Merci pour ce beau projet, mais si pendant longtemps j’ai trouvé le solaire super, j’en suis revenue pour des raisons éthiques.
C’est une énergie dont on ne saura que faire des piles dans les années futures même si on commence à penser à leur recyclage.
Mais surtout actuellement, c’est ce qui est à l’origine des guerres larvées dans certaines pays comme le Kivu (République Démocratique du Congo). Les grands groupes s’y livrent à des pillages et entretiennent des guerres par des groupes armés plus ou moins révolutionnaires afin d’éloigner les populations locales et garder la main mise sur des trafics de métaux rares dont le solaire (et nos téléphones et ordinateur) a besoin…
Pour le moment ce sont les populations pauvres de la planète qui en font les frais.
Je dis souvent que les pays sont ‘pauvres’ de leurs trop grandes richesses minières. S’ils nous faisaient payer leurs minerais à un juste prix, nos téléphones et autres machines numériques vaudraient beaucoup plus chers…
Les gouvernants savent profiter de la manne en gardant les yeux fermés et en ne faisant rien pour que la population locale puisse bénéficier de ce qui devrait lui revenir à juste titre.