LES ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES
Dans un contexte inéluctable, il n’y a aujourd’hui pas de doute sur les mécanismes et la responsabilité de l’Homme dans le réchauffement climatique d’élévation de la température terrestre et de la montée du niveau des mers. Il est urgent de développer ce qu’on appelle les énergies dé carboné, c’est-à-dire : solaire, éolien, biomasse, géothermie, énergies marines renouvelables, nucléaire (arrêt progressif). Face aux risques de submersion de plus en plus fréquentes, aux menaces sur la ressource en poisson, à l’acidification des mers, il est urgent d’agir. C’est dans cette conviction que MERAVENIR avait invité Aurélien Babarit, ingénieur en recherche d’énergies marines, à une présentation des énergies marines renouvelables aux Sables-d’Olonne, salle St Nicolas à la Chaume, le jeudi soir 12 avril.
Yves Vasseur, président de MERAVENIR a introduit l’intervenant :
« Vous savez peut-être que la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte votée en 2015, engage l’État français à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030.
À l’objectif 2023 : 3 000 MWatts, avec six parcs d’éolien en mer, seront opérationnels (1-Ile Yeu/Noirmoutier, 2-Saint Nazaire, 3- Saint-Brieuc, 4- Courcelles/mer, 5- Fécamp, 6- Dieppe Le Tréport).
Face à ces implantations de parcs d’éoliennes en mer, il y a des pour et des contres.
Soulignons quelques réactions : Inquiétude et colère de certains et opportunité et compromis de d’autres.
1. Inquiétude et colère des comités de pêche, des usagers de la mer face à l’implantation d’EMR sur des zones de pêche, pour ne citer que, Yeu/Noirmoutier, Ouessant, Tréport. Quel avenir pour la pêche de capture ? Couloir de pêche et limitation des types de pêche ? La planification de l’espace marin, sources conflictuelles : extraction granulat marin, éolien. Et dans tout cela, les communautés de pêcheurs sont-elles écoutées ?
2. Règles de navigation contraignantes pour le commerce, la pêche et la plaisance ?
3. Le consommateur trouver a-t-il un coût égal ou supérieur au coût actuel avec le MIX, énergies renouvelables ?
De l’autre côté, opportunités, compromis pensent d’autres :
1- Emploi et nouveaux métiers pour le développement, la construction, la gestion et la maintenance de ces parcs. (Techniciens de maintenances, les marins avec le transport, les superviseurs).
a. (125 emplois fixes, Port Joinville-Yeu et Herbaudière-Noirmoutier)
2- Il y a des questions : Quel est le MIX EMR pour la France et Dom Tom ?
3- Le Mix des énergies renouvelables est-il l’alternative au nucléaire et aux énergies fossiles ?
4- La transition énergétique est- elle un moyen de devenir une championne de la lutte contre les changements climatiques ?
Pour nous permettre d’échanger, d’éclairer notre opinion dans ce tourbillon du MIX et plus particulièrement des énergies marines renouvelables, Aurélien Babarit nous apporte quelques éléments de réflexions. Il est responsable de l’équipe Énergies Marines et Océan du Laboratoire de recherche en hydrodynamique, énergétique et environnement atmosphérique (LHEEA) de Centrale Nantes. ».
D’entrée de jeu, après avoir rappelé l’immense réserve d’énergie dont nous disposons par le soleil et le vent, le conférencier a présenté les différents types d’énergie marine. L’énergie des courants marins, avec la première grande usine marée motrice de la Rance près de St Malo, l’énergie des vagues que l’on voit agresser les falaises et le trait de côte, l’énergie thermique par les différences de température entre la surface et le fond par exemple aux Caraïbes, la différence de salinité par l’échange entre eau douce et eau de mer avec des osmoseurs.
A terre le solaire. À terre, mais aussi en mer, l’éolien pour lequel la France, a pris du retard par rapport aux autres pays européens à façade maritime importante.
Avec une puissance totale de 496 MW, sur une surface de 83 km2 le parc éolien situé entre les iles d’Yeu et de Noirmoutier devrait permettre l’alimentation en électricité de 800 000 habitants, plus que la totalité de la population de la Vendée. Avec 62 éoliennes en mer, ce parc éolien sera situé à 11,7 km de l’ile d’Yeu et à 16,5 km de Noirmoutier, dont l’impact visuel ne devrait pas affecter outrageusement le paysage
Ce projet, préparé en concertation avec les collectivités locales, Yeu, Noirmoutier, avec les marins pêcheurs dont le Comité Régional des Pêches bénéficiera à terme de 40 % des retombées financières, sera aussi un gisement de main d’œuvre pour les iles et zones côtières.
La transition énergétique est en marche. Il en va de l’avenir des générations qui vont nous succéder.
L’éolien en mer posé est une réalité industrielle : 13.8 GW installés en 2017 dans le monde, 12 GW en Europe, 3 000 + turbines. Les coûts sont encore supérieurs à l’éolien terrestre, mais baissent rapidement (-38% en 6 ans au UK) notamment grâce à l’augmentation de la taille des turbines (8 MW) et à une meilleure ressource.
Les quelques dizaines de participants ,dont M. Louis Guèdon (ancien maire des Sables-d’Olonne), à cette conférence, ce jeudi soir 12 avril, quai à la Chaume, ne pouvaient qu’en être convaincu. En remerciant l’intervenant, Yves Vasseur a rappelé que la mer est à tous : la mer à sauvegarder, la mer à partager, la mer chemin vers l’autre.
Les auditeurs ont pu prolonger l’échange, entre eux et avec l’intervenant, lors du verre de l’amitié et du buffet léger qui a suivi.
DVD de la conférence, disponible sous un mois : 0680454980.
Voir aussi : https://www.francebleu.fr/emissions/l-eau-d-ici/loire-ocean/aurelien-babarit-energies-renouvelables-marines
Les débats sur ce sujet sont toujours productifs. Je suis pour ma part profondément convaincu que les EMR, quelle que soit la technique mise en oeuvre, sont une partie non négligeable de notre avenir énergétique. On n’a pas de pétrole, mais on a le vent et la mer avec ses courants, la houle et autres ressources. Dommage que nous soyons si loin. Je suis preneur du DVD.
Amitiés fraternelles à tous
Louis
Vient de paraître
L’ENERGIE DES VAGUES
Cet ouvrage propose une synthèse de l’état des connaissances sur le potentiel de l’énergie des vagues ainsi que sur les procédés et technologies de récupération. Il met notamment l’accent sur la problématique du positionnement de l’énergie des vagues sur le marché de l’électricité, le développement des technologies de récupération dans une perspective historique et enfin les performances énergétiques des dispositifs. Il s’adresse donc aux étudiants, chercheurs, développeurs, industriels et décideurs curieux d’acquérir une vision globale et les clefs de compréhension indispensables du domaine.
L’ouvrage est disponible à la libraire Eyrolles à Paris et sur les sites de ventes en ligne. L’e-book est en vente directement sur le site de l’éditeur: iste-editions.fr
LOGO LHEEA
Aurélien BABARIT
Responsable Equipe Energies Marines et Océan – LHEEA (CNRS UMR6598)
Head of Ocean Energy and Ocean Waves Group – LHEEA Lab. (CNRS UMR6598)
1 rue de la Noë
44321 Nantes cedex 3 – France